La vie trouve
Les ciels gris sont des mensonges.
Ils sont tout aussi chauds que les autres.
Faible est de constater le vide derrière les formes.
Le vide souffert.
Le vide prolongé et inconnu des mémoires.
Le vide du lit des rivières où coule du silence.
Ni l'automne.
Tout se concentre différemment.
La vie trouve.
Elle se roule en boule.
Elle change la balistique.
Elle attend.
Elle vise mieux et à coup sur.
La montagne a changé sans changer. Elle fait sa vieille main. Elle prolonge son pouvoir sur les étoiles. Elle redevient sans berger. Un peu de moins pour un peu de mieux peut-être.
La montagne n'attend personne.
Je n'y croise que des dos.
Dans le règne des matins, lorsque je marche je le sais davantage.
Le midi les tomates sont plus riches.
Le soir est devenu plus soyeux. Il tue mieux la crudité des heures.
Pour me rassurer je me dis que je suis en Italie et ça me rassure.
Mes enfants dorment.
En moi.
Lui il ne dort jamais.
Premier et dernier.
Il ne m'a pas parlé de maladie mais des bêtes a qui il hypothèque l'avenir des prairies.
On est d'accord pour prononcer chacun le mot changement.
Le vertige de la conversation des coins de près en change donc aussi.
Les silences l'habitent mieux.
C'est le temps passé qui ne trahit pas les yeux.
Notre temps.
Tu sais je n'arrête de me répéter.
Comme l'île que nous avons inventée est belle.
Il en restera un peu pour ceux d'après.
De ces temps, de cette lumière, de ce lien au lieu qui fait corps tout autant dans les rêves.
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