Pas parce que c'est Nous
Plus de lundi, de mardi, de mercredi, de jeudi, de vendredi, de samedi.
Le jour est toujours J.
C'est le sacre et le corps en oublie ses colères.
On le sculpte de l'intérieur.
La côte fixe redevient flottante.
Algues. Sable. Fromage toujours blanc. Tomates aux couleurs. Rêve de silence, de sel et de roulette d'air. Eau si claire des doigts. Un rien sans caillasse dans le ciel des cheveux. Les variations du niveau de l'eau à la bouche.
Seuls les places des marchés diffèrent peut-être ?
il y a de nouvelles plages aussi ?
Et en fait non.
Non.
Le même matelas ouvre les bras à volonté.
La même marée monte et démonte et donne les rendez-vous.
Des mêmes genres de livres s'élèvent les mots qui résonnent dans la cave.
Et la table accepte toujours toutes les absences et les présences.
C'est partout.
ça le serait aussi bien en baie d'Hudson ou à Dunkerque ou à Patras.
Mais c'est ici. Maintenant.
Bon faut juste pas trop pousser la porte des enfants pour les motiver au bain parfois.
Mais tu chantes.
je nage.
Ils dorment.
On a tout le temps de s'attendre, de se retrouver, de se livrer nos voix et nos visages et nos cous et nos épaules.
L'espace n'est que celui qui devient entre nos mains et nos corps et notre mer au cent lignes fraiches.
Je ne sais si ça t'arrive mais.
Je nous aime de nous sentir.
Et c'est pas parce que c'est nous.
Faut nous voir nos cinq têtes qui piquent en même temps dans le miroir.