Pas rien
J'ai la tête à l'angle.
Les ombres me lassent.
Je les parcours mouchoir à la main.
Ce remugle qui fait que je prends et que je me jauge et qui me tue et je dois tuer avant que ne.
La corrida n'est pas dans tes mains.
Elle est mon spectacle aux yeux fermés.
On est tous des enfants insuffisants.
Je vois tes mains dans le soleil.
Elles respirent.
Elles parfument le printemps.
La lumière me tient.
Et bien au-delà du passé qu'elles contiennent, tes mains sont aussi une enfance de notre Nous qui perdure.
C'est beau non ?
A mon âge je peux le voir. Je peux me voir en tes doigts.
C'est pas rien.